jeudi 13 mars 2014

« Le Gore selon Cronenberg »

               D’après les différents dictionnaires consultés, le Gore est un genre qui suscite l’épouvante par le sang abondamment versé. Son objectif est d’inspirer le dégoût et l’effroi au spectateur. Il réveille l’horreur enfouie dans la réalité humaine en touchant autant au sens et aux tripes qu’à l’intellect et à la psyché. En résumé selon le dictionnaire culturel d’Alain Rey, « Le Gore est au fantastique ce que le porno est à l’érotisme. »

             Depuis toujours l’Homme prend un plaisir sadique à voir des scènes sanglantes à l’écran. La première apparition de mutilations réalistes du corps humain grâce aux effets spéciaux remonte à l’année 1916 avec le film Intolérance  D.W Griffith. Avec le temps, le cinéma Gore s’est amplement développé pour devenir de plus en plus extrême. Nous pouvons remarquer que ce genre est une affaire de goût et n’est donc pas apprécié par tous.

              Dans le film La Mouche de David Cronenberg, le Gore va crescendo, il y est graduel. Il suit la progression de la mutation de Seth Brundle, le personnage principal, en Brundlefly. En effet, au cours de cette transformation on assiste à l’hybridation du corps en allant du poignet cassé jusqu’à la transformation finale du protagoniste en monstre en passant par des orifices arrachés, des membres désintégrés, des écoulements de fluides et de sucs de la bouche comme le vomi ou encore le pu giclant d’un ongle arraché.

                Ces scènes découlent d’un choix du réalisateur qui souhaite choquer et interpeller le public sachant qu’en 1987, date de sortie du film, les spectateurs ne sont pas habitués à voir tant d’horreurs à l’écran. 

A cet aspect dégoûtant s’ajoute quantité de messages subliminaux et d’allusions à diverses thématiques  comme le Sida, l’avortement et l’euthanasie. Enfin, la métaphore principale du film est la suivante : le corps agressé, dégradé   par la vieillesse et la maladie.

                Ainsi le Gore est bien présent mais il n’est pas là seulement pour dégouter ou faire peur il est aussi là pour faire réfléchir à notre impuissance face à la dégradation du corps.

Aina Andriambola, Charline Auboiroux, Roman Carlier, Johan Rolland et Marine Sallenave.