lundi 24 mars 2014

Le Web social, ses usages et ses acteurs



En introduction à la thématique "révolution numérique",   une vidéo qui présente le concept de web social. 

 

Suivront des articles écrits par les étudiants sur le thème "révolution numérique" (traité en culture générale et expression) et "sécurité" ( traité en informatique commerciale)






Vidéo issue du MOOC Certificat Informatique et Internet: Internet, les autres et moi

jeudi 13 mars 2014

La Mouche : la Genèse de l’œuvre


                Le film La Mouche de David Cronenberg sort en 1986. C’est une réécriture commandée par Hollywood à partir de la nouvelle de George Langelaan paru en 1957. Cette dernière fut qualifiée par ses contemporains de « nouvelle la plus terrifiante du XXème siècle ». En 1958, Kurt Newmann décide de l’adapter au cinéma sous le nom de La Mouche Noire. David Cronenberg a été marqué par ce film d’épouvante lors de sa diffusion. Quelques années plus tard, Hollywood propose au réalisateur britannique, Robert Bierman, une nouvelle adaptation cinématographique. Pour des raisons personnelles, il décline l’offre. Cronenberg peut ainsi avoir la possibilité de découvrir le script où la transformation du scientifique se fait progressivement. Pour son remake,  il opère des modifications majeures dans le scénario : Cronenberg fait démarrer le film par la rencontre des deux personnages pour créer une histoire d’amour  alors que dans la nouvelle de George Langelaan, ils sont en couple depuis le début. De plus, le frère, présent dans le livre, est remplacé par l’ex-amant jaloux de Véronica, Stathis Borans. Lors de la première téléportation, le champagne est remplacé par le bas de Véronica.
                
           Autre élément introduit par Cronenberg : le gore. Dans la nouvelle, lors de la deuxième téléportation, c’est un chat qui disparaît, alors que dans le remake, malgré la réussite de la téléportation, le singe est déchiqueté. Chez Cronenberg, la transformation horrifiante de Seth Brundle est comparable à une maladie grave telle que le sida. De plus, Cronenberg conserve la parole au scientifique lors de sa transformation, ce n’est qu’à la fin qu’il la perd. Cela permet au personnage d’exprimer ses sentiments jusqu’au bout et de décrire l’horreur de sa transformation.
                
     Par conséquent, Cronenberg a transformé le texte source de George Langelaan, en une tragédie horrifique.



LA MOUCHE Le génie néfaste de la science

Brundlestein
Le personnage principal, Seth Brundle, est un scientifique aux allures de savant fou, tant par son physique, qui se caractérise par ses cheveux longs et ébouriffés, que par son comportement asocial, renfermé sur lui-même. Le réalisateur fait ainsi un clin d’œil direct à un autre savant fou, Albert Einstein, qui est même cité lorsque Seth justifie le fait qu’il n’ait que des tenus identiques pour les sept jours de la semaine afin de ne pas perdre de temps dans le choix vestimentaire.
Il est passionné par son métier, allant même jusqu’à vivre dans son laboratoire se coupant volontairement du monde extérieur. Il n’a donc aucune relation avec autrui, tant sentimentale qu’amicale, et vie comme un hermite.  

Le labo : lieu de vie ou tombeau ?
Le réalisateur a créé un endroit sombre, lugubre, très peu éclairé par des vitres fumées, opaques, qui n’ouvrent sur aucune échappée. Le lieu de vie de Seth fait penser à un hangar désaffecté qu’on pourrait qualifier de squat et qui par sa dimension emmurée et sépulcrale renvoie à l’image du tombeau. Tout cela s’oppose au bureau de Stathis, avec des baies vitrées largement ouvertes sur l’extérieur.
En effet, les lumières et le décor nous laissent imaginer que c’est ici qu’il finira ses jours.
De plus, la majorité des scènes du film se déroulent dans le laboratoire. Au début ce dernier est bien rangé, mais il va se dégrader au fur et à mesure du film, subissant une transformation : au départ c’est un lieu de vie, et au final une sépulture. 



Voyage vers le divin
                Seth travaille sur un projet technologique révolutionnaire : la téléportation. Cela consiste à désintégrer les cellules d’un corps en un point A et de les reconstituer en un point B. Etant lui-même victime du mal des transports, que ce soit en voiture ou en tricycle lorsqu’il était enfant, cela pourrait lui permettre de parcourir une large distance en très peu de temps sans en souffrir.
Au-delà de cela, Seth, par  ses recherches, se rapproche d’une certaine manière du créateur, de Dieu. En effet, ses expériences cherchent à modifier la nature humaine dans son essence même. Le scientifique est ainsi assimilé à un démiurge. L’utilisation par Cronenberg du chiffre trois, trois télépodes, trois personnages principaux, n’est pas sans rappeler la Sainte trinité.
Mais son invention ne s’arrête pas là. En effet, Seth se rendra compte qu’il est difficile d’imiter l’œuvre de Dieu, car il parvient à déplacer des objets sans vie, mais lorsqu’il applique le phénomène sur lui-même, un simple concours de circonstances va lui coûter la vie.

Un embryon technologique
Dans les années 80, la téléportation n’existe pas. Et la manipulation génétique en est à ses balbutiements. A son insu, Seth va faire de son laboratoire un lieu d’abomination.
Trois télépodes sont nécessaires à la téléportation. Seulement deux sont actifs jusqu’à la fin du film, puis un troisième s’ajoute à la toute fin, sans vitre, avec une porte opaque. Ils sont tous trois reliés par des câbles à un ordinateur qui fait office de base centrale.
Le troisième télépode est le plus important. En effet, il s’agit d’un prototype, sous une bâche pendant tout le film, mais c’est lui qui permettra de faire apparaître la créature organique et mécanique finale. On remarque que chaque télépode adopte une forme archaïque et en même temps révolutionnaire, renvoyant à des carapaces d’animaux géants, à des œufs et leur intérieur utérin (en particulier lorsque Seth est nu à l’intérieur, et qu’un disque de lumière blanche figure la rondeur et le coton). Un câble reliant la fusion finale et le télépode fait même penser à un cordon ombilical.
De plus, à chaque fois qu’on voit le télépode après une téléportation, on remarque une forte présence de brume qui cache le résultat, mettant place au suspens quant à l’apparition de la création.



CHADEAU Alan
COSTAGLIOLA Hugo
PARDIES Yannick

« Le Gore selon Cronenberg »

               D’après les différents dictionnaires consultés, le Gore est un genre qui suscite l’épouvante par le sang abondamment versé. Son objectif est d’inspirer le dégoût et l’effroi au spectateur. Il réveille l’horreur enfouie dans la réalité humaine en touchant autant au sens et aux tripes qu’à l’intellect et à la psyché. En résumé selon le dictionnaire culturel d’Alain Rey, « Le Gore est au fantastique ce que le porno est à l’érotisme. »

             Depuis toujours l’Homme prend un plaisir sadique à voir des scènes sanglantes à l’écran. La première apparition de mutilations réalistes du corps humain grâce aux effets spéciaux remonte à l’année 1916 avec le film Intolérance  D.W Griffith. Avec le temps, le cinéma Gore s’est amplement développé pour devenir de plus en plus extrême. Nous pouvons remarquer que ce genre est une affaire de goût et n’est donc pas apprécié par tous.

              Dans le film La Mouche de David Cronenberg, le Gore va crescendo, il y est graduel. Il suit la progression de la mutation de Seth Brundle, le personnage principal, en Brundlefly. En effet, au cours de cette transformation on assiste à l’hybridation du corps en allant du poignet cassé jusqu’à la transformation finale du protagoniste en monstre en passant par des orifices arrachés, des membres désintégrés, des écoulements de fluides et de sucs de la bouche comme le vomi ou encore le pu giclant d’un ongle arraché.

                Ces scènes découlent d’un choix du réalisateur qui souhaite choquer et interpeller le public sachant qu’en 1987, date de sortie du film, les spectateurs ne sont pas habitués à voir tant d’horreurs à l’écran. 

A cet aspect dégoûtant s’ajoute quantité de messages subliminaux et d’allusions à diverses thématiques  comme le Sida, l’avortement et l’euthanasie. Enfin, la métaphore principale du film est la suivante : le corps agressé, dégradé   par la vieillesse et la maladie.

                Ainsi le Gore est bien présent mais il n’est pas là seulement pour dégouter ou faire peur il est aussi là pour faire réfléchir à notre impuissance face à la dégradation du corps.

Aina Andriambola, Charline Auboiroux, Roman Carlier, Johan Rolland et Marine Sallenave.