D’après
les différents dictionnaires consultés, le Gore est un genre qui suscite
l’épouvante par le sang abondamment versé. Son objectif est d’inspirer le
dégoût et l’effroi au spectateur. Il réveille l’horreur enfouie dans la réalité
humaine en touchant autant au sens et aux tripes qu’à l’intellect et à la
psyché. En résumé selon le dictionnaire culturel d’Alain Rey, « Le Gore
est au fantastique ce que le porno est à l’érotisme. »
Depuis toujours l’Homme prend un
plaisir sadique à voir des scènes sanglantes à l’écran. La première apparition
de mutilations réalistes du corps humain grâce aux effets spéciaux remonte à
l’année 1916 avec le film Intolérance
D.W Griffith. Avec le temps, le cinéma Gore s’est amplement développé pour
devenir de plus en plus extrême. Nous pouvons remarquer que ce genre est une
affaire de goût et n’est donc pas apprécié par tous.
Dans le
film La Mouche de David Cronenberg, le Gore va crescendo, il y est
graduel. Il suit la progression de la mutation de Seth Brundle, le personnage
principal, en Brundlefly. En effet, au cours de cette transformation on assiste
à l’hybridation du corps en allant du poignet cassé jusqu’à la transformation
finale du protagoniste en monstre en passant par des orifices arrachés, des
membres désintégrés, des écoulements de fluides et de sucs de la bouche comme
le vomi ou encore le pu giclant d’un ongle arraché.
Ces
scènes découlent d’un choix du réalisateur qui souhaite choquer et interpeller
le public sachant qu’en 1987, date de sortie du film, les spectateurs ne sont
pas habitués à voir tant d’horreurs à l’écran.
A cet aspect dégoûtant s’ajoute quantité
de messages subliminaux et d’allusions à diverses thématiques comme le
Sida, l’avortement et l’euthanasie. Enfin, la métaphore principale du film est
la suivante : le corps agressé, dégradé
par la vieillesse et la maladie.
Ainsi
le Gore est bien présent mais il n’est pas là seulement pour dégouter ou faire
peur il est aussi là pour faire réfléchir à notre impuissance face à la
dégradation du corps.